The first time I saw Cécile, we were passing a test toghether in an elementary school classroom.
We were both probably 21 or 22 years old but we were trying to get in these great evening sewing classes that are public in Paris which, in a very french way, are super cheap but hard to get in. Cécile probably noticed my desperation at some point during the test - maybe the math with no calculator part? - and I think she helped me out but don't rememberhow exactly.
Cécile and I both ended up getting accepted in the same class, and became classmates. Since she was clearly one of the most talenteds in the class, our teacher recommended her to a former colleague who needed someone to help her to sew baby dresses and that person introduced her to the clothes company she worked for. And I think this is how she got into the fashion industry as an assistant designer.
One day, she told me she was looking for graphic tablets and she asked me if I had Adobe Illustrator. I think there was clearly a "before-and-after" the graphic tablet because then, Cécile started combining her drawing skills with her passion for stylism and fashion and creating great trendy illustrations that are drawn by hand in a first time, and colored up with some Adobe help.
So here is an interview I did of her, but it's in french! I hope some of you can understand!
INTERVIEW :
Voilà je sèche déjà ! Je suis bien trop normale pour qu’on ait écrit un livre ou fait un film avec un personnage qui me ressemble. Pour le fun, je dirais Edna Mode des « Indestructibles » de Disney, parce que c’est une sorte de mini Karl Lagerfeld au féminin et son apparition à l’écran me fait à chaque fois mourir de rire comme rarement ! j’aurais adoré travaillé avec elle dans un studio de création !
Hum… pas facile de n’en choisir qu’une. Là je pense à « Extraordinary machine » de Fiona Apple. J’adore ses chansons qui m’accompagnent sans me lasser depuis plus de 10 ans. Ses textes sont particulièrement bien écrits et justes.
- Ton endroit préféré pour te perdre dans ta ville :
Je ne vais pas parler de ma ville parce qu’elle n’est pas très intéressante, mais j’aime tout simplement beaucoup me perdre dans Paris. Je n’ai pas encore de quartier de prédilection, cela ne fait pas si longtemps que je fréquente la capitale, et je suis à chaque fois fascinée de la proximité de certains quartiers quand je flâne dans les rues alors que cela paraît si grand quand on regarde sur un plan ! Et j’aime beaucoup tomber sur des petits coins de verdures insolites et cachés qui nous transportent dans une autre époque et une autre atmosphère. Paris en possède plus qu’on ne le croit !
- Quel est le rôle de l'informatique dans ta vie?
Je suis devenue une vraie droguée de l’informatique. D’internet en particulier. Je ne suis pas particulièrement geek dans le sens où je ne suis pas à l’affût des derniers logiciels et autres gadgets sophistiqués, mais je passe une bonne partie de mon temps devant mon écran. Je vais de blogs en blogs à la recherche d’infos et de belles images. Et puis depuis que j’ai 7 ans et que mon papa nous a ramené un vieux Macintosh de la fin des années 80, je m’amuse à dessiner sur l’ordinateur. Avant c’était avec des gros pixels, maintenant je m’émerveille à chaque fois de la finesse du rendu et des possibilités presque infinies qu’offrent l’informatique ! Au départ c’était juste un jeu, mais maintenant c’est devenu un vrai projet professionnel.
- Comment penses-tu qu'elle l'a changée?
Déjà, grâce à l’informatique, et encore une fois surtout internet, j’ai pu accéder à des choses que j’aurais eu beaucoup de mal à trouver sans ce média. Quasiment tout étant gratuit et disponible à tout moment, cela m’a forcément rendu la vie beaucoup plus facile. Jamais je n’aurais pu trouver une médiathèque in real life contenant tous les éléments que j’ai pu consulter sur internet, que cela soit de la musique, du graphisme, des infos diverses et variées venant des 4 coins de la planète. Et tout ça de ma chaise !
J’ai aussi pu me mettre en contact et échanger avec des personnes à des kilomètres de chez moi avec qui nous partagions des intérêts en commun. Certains sont même devenus des amis très proches. Cela peut vraiment être très enrichissant humainement.
Et sinon, du point de vue de mon activité d’illustratrice, l’informatique m’a également permis d’expérimenter tout un tas de techniques et de rendus qu’il aurait été plus difficile de reproduire avec des méthodes traditionnelles. Et dessiner avec de la matière virtuelle c’est beaucoup moins onéreux (à long terme) et salissant que de sortir crayons, peinture et autre matériel d’arts-plastiques ! Même si je continue de dessiner au crayon, et que rien ne remplacera le contact de la matière et du papier.
· Comment décrirais-tu le monde de la mode de nos jours? Crois-tu qu’Internet donne plus de chances à tout le monde et qu'il est démocratisant? Pourquoi?
Le monde de la mode va très vite de nos jours ! peut-être qu’Internet a accéléré le processus, c’est possible. Le cycle d’une pièce à la mode est vraiment très court. Prenons l’exemple du foulard keffieh : cet été on l’a vu dans tous les blogs mode sur Internet à travers le monde, tout le monde en a voulu, du coup, à force de le voir partout il a vite perdu de son intérêt et maintenant on peut presque dire qu’il est ringard. Mais paradoxalement à cette uniformatisation très rapide, on s’aperçoit aussi qu’il n’y a plus « une » seule mode, mais « des » modes. Plusieurs tendances complètement différentes peuvent cohabiter en même temps et ça c’est plutôt pas mal. On peut plus facilement éviter l’ennui.
Internet est démocratisant dans le sens où l’on a accès aux infos mode très facilement, et certaines blogueuses expertes en débrouille partagent volontiers leurs bons plans et leurs astuces pour se faire un look inspiré des défilés de mode à moindre prix.
- As-tu un rêve d'avenir en préparation?
Mon ambition profonde, c’est conquérir le monde ! Non, je plaisante, mon vrai rêve ça serait de pouvoir vraiment vivre de mes dessins ou d’entrer en tant que styliste dans une belle entreprise de prêt à porter, et enfin abandonner les petits boulots alimentaires.
- Un conseil pour ceux qui n'osent pas se lancer dans ses projets?
Il faut tenter le coup. J’ai longtemps repoussé de peur de ne pas en être capable et de me décevoir, mais finalement, quand on fait les choses honnêtement et avec implication, cela peut finir par payer. Je ne suis pas encore sûre que cela va marcher pour moi, mais au moins je me serais donnée la peine d’essayer et n’aurais pas trop de regrets ! C’est trop bête sinon, on a qu’une vie, il ne faut pas l’oublier !
- Quel est pour toi l'utilité des réseaux sociaux sur internet et des blogs?
Les réseaux sociaux je ne m’y retrouve pas encore… Je me suis inscrite sur Facebook très récemment et pour moi le seul vrai intérêt c’est d’avoir pu renouer le contact avec des amis un peu perdus de vue.
Sinon pour ce qui est des blogs, comme je l’ai dit j’en suis une grande consommatrice. J’en ai ouvert un l’année dernièrehttp://cecilemancion.com/blog et j’ai mes chouchous que je consulte quasi quotidiennement. Je ne suis pas vraiment intéressée par les blogs type « journal intime » avec étalage de la vie privée de l’auteur. J’aime les blogs qui ont quand même un minimum de ligne éditoriale. Ceux que je préfère sont les blogs d’artistes, ceux qui postent photos et/ou dessins. Je suis une visuelle et je suis très intéressée par tout ce qui à trait à l’image en général. Et certains blogueurs sont vraiment très créatifs et talentueux. C’est un vrai plaisir et une source d’inspiration de se balader dans leurs espaces virtuels. J’adore aller dans les archives et voir l’évolution de leur style et je me dis que peut-être si je m’acharne, moi aussi je peux faire évoluer mon dessin vers quelque chose de plus abouti. Et le concept de blog a cette particularité d’être très personnel et libre et c’est très rafraichissant de lire des articles qui ne servent pas des intérêts commerciaux. Même si le succès pour certains est tel que la pub commence sérieusement à essayer de les appâter… heureusement beaucoup refusent de céder et restent indépendants !
- Dans quoi aimes-tu t'investir le plus dans ta vie en général?
De façon générale, je m’investis dans tout ce que j’entreprends, je ne sais pas faire autrement, je veux toujours bien faire ! Je m’investis de plus en plus dans mon boulot d’illustration, je commence à avoir quelques échos positifs et c’est très encourageant ! Mais sinon je m’investis aussi tout simplement beaucoup dans ma maison que l’on doit encore finir de rénover et notre vie personnelle avec mon copain. Je crois que je fais quand même passer ma vie personnelle avant le travail. Mais le métier d’illustratrice est tellement personnel et satisfaisant que je n’ai pas l’impression qu’il s’agisse d’un travail ! Même si cela peut être très prenant parfois. Mais je ne me plains pas, j’adore ça !
- Parmi les différentes activités que tu réalises, laquelle te caractérise le mieux?
Je crois que c’est l’illustration. Partir de rien pour créer quelque chose de beau. (Quand j’y arrive !) Ca je peux le faire du début à la fin. Malheureusement en ce qui concerne mon activité de styliste, à mon échelle je ne suis pas vraiment capable d’arriver à un résultat assez abouti. Je n’arrive pas à satisfaire mon perfectionnisme, je suis trop mauvaise couturière ! Mais je rêverais de pouvoir travailler avec une équipe et monter une collection !
Tes projets personnels : Cécile Mancion illustratrice et styliste :
· Si tu devais définir ton métier en 2-3 phrases, comment le ferais-tu?
Si je parle d’illustratrice je dirais, réaliser une image la plus esthétique possible afin de communiquer une idée, qu’elle soit personnelle ou commandée par un client pour une utilisation bien précise.
Et en tant que styliste, pas en ce moment donc, mais mon rôle serait de dessiner une ligne de vêtements ou d’accessoires pour une clientèle donnée suivant les tendances du moment et les spécificités identitaires de la marque.
· Nous nous sommes connues en cours de couture à Paris, tu n'étais pas "illustratrice" à l'époque.
Tu es arrivée un jour en annonçant l'achat d'une tablette graphique. Peut-on dire qu'il y a eu un avant et un après cet achat?
Complètement ! C’est grâce à ce cadeau de Noël offert mon copain que je me suis vraiment mise sérieusement à dessiner sur l’ordinateur et à envisager de le faire professionnellement. Le geste est tellement plus simple et naturel qu’avec une souris, et les effets de pression et de transparence du trait, cela change vraiment tout ! Je serais incapable d’avoir le même résultat sans !
· Qu'est-ce qui t'a décidée à te lancer dans ce domaine? Quelles sont les opportunités que tu as eues pour pouvoir acquérir de l'expérience?
Au départ je me suis lancée des objectifs personnels, et puis j’ai posté mes premiers dessins sur un forum qui regroupe une grande communauté d’illustrateurs afin d’avoir des avis constructifs pour m’améliorer. Enfin, je me suis attelée à la réalisation de mon book sur internet, et grâce à cela j’ai pu avoir quelques contacts client. Mais c’est vraiment tout récent.
· Est-ce que tu as des sources d'inspiration très claires? Quelles sont les choses que tu préfères dessiner?
Très clairement ce qui m’inspire le plus c’est la mode. Ce n’est pas pour rien que j’ai choisi de faire une école de stylisme. J’ai toujours dessiné des filles avec de longues jambes dans les marges de mes cahiers. De manière générale, je préfère vraiment dessiner des personnages plutôt que des décors et des paysages. Je ne suis pas sûre de savoir expliquer pourquoi, c’est une évidence pour moi.
Etant donné mon style de dessin, je réagis un peu comme une styliste photo en fait. C’est comme si j’avais mes personnages nus et que suivant mon public et la destination de l’illustration, je choisissais de les habiller et de les coiffer de façon classique ou un peu plus originale. Sinon je ne sais pas trop à quel point je tiens compte du public en général... Disons que j’essaye de faire du mieux que je peux à chaque fois pour leur donner à voir de belles images.
· Mis à part l'illustration, parles-nous un peu de tes autres travaux réalisés.
Quand j’étais assistante styliste pour une maison d’imperméable et de manteaux de luxe, j’ai eu la chance d’être responsable de la deuxième ligne de la marque, et même si cela ne s’est pas fait dans les meilleures conditions, je suis quand même fière d’avoir eu des modèles que j’avais dessiné en boutique. Maintenant le challenge va être de réitérer l’expérience.